francesca di bonito Visual Artist Paris

LA LUMIÈRE EST LA PREUVE QUE DES CORPS SONT PASSÉS PAR LÀ.

THE LIGHT IS THE PROOF THAT BODIES HAVE PASSED THROUGH IT.

LA MARIÉE GANTÉE

Une femme vêtue de blanc, maquillée de rouge à lèvres, se pare de gants de vaisselle. Lascive, elle laisse apercevoir sa féminité et non son visage.

Résultat d’une performance, d’où le choix du flou photographique, cette mariée érotisée ne prend sens qu’avec le vert de ses mains et le voile qui l’habille, tel un extravagant fantôme qui s’agite dans un espace évanescent et sans repères.

Elle porte des habits traditionnels qui font écho aux costumes religieux : une burka qui couvre ses traits identitaires rappelant un voile blanc de robe de mariée catholique. Les mains gantées et la bouche rouge convoquent la séduction et le désir. Les gants de vaisselle signifient avec humour un quotidien stéréotypé.

Par un processus de détournement, les codes sociétaux associés à ces éléments sont inversés par la présence de la sexualité et de l’intime dans l’acting, s’éloignant ainsi de la pureté et de la dissimulation qu’ils exigent. Le corps est ici support d’inscription plastique et lieu d’écriture intime à la fois. Il est le lieu où peuvent se lire les expériences de notre rapport au monde. Surface d’échange et de communication, il révèle sa tendance à être occulté, reconnu, banalisé, aimé, instrumentalisé, fantasmé.

Personnage onirique, à la frontière du clandestin et du découvert, LA MARIÉE GANTÉE nous interroge sur le corps féminin socialisé et sur l’ancrage de ses stéréotypes.

LA MARIÉE GANTÉE

Triptyque photographique, 2009
Performance
100 x 70 cm

TRIPTYQUE PHOTOGRAPHIQUE - PERFORMANCE